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LIVRE XII.

PHÉBUS APOLLON.

Le passé m’appartient ; il résonne de ma gloire comme mon carquois sur mes épaules.

MERLIN.

Les mondes futurs raconteront mes actions, et l’avenir s’écoule de mes lèvres.

PHÉBUS APOLLON.

Rien n’est plus beau que le troupeau d’Admète, quand, le soir, conduit par un dieu, il s’abreuve dans la fontaine argentée de Dircé.

MERLIN.

Plus beaux sont les troupeaux d’Arthus, quand, sous la garde de Merlin, ils répondent par leurs mugissements au rire verdâtre de la mer de Bretagne.

PHÉBUS APOLLON.

J’aime la blonde Délos bercée sur la vague azurée.

MERLIN.

Et moi, le rocher de Cambrie où le vautour aiguise son bec.

PHÉBUS APOLLON.

Je suis le père des oracles souriants.