« Viens-tu disputer avec moi ? C’est moi qui suis la reine des fleurs du ciel. Les tiennes viennent de la terre, un soleil les flétrit. Va ! laisse-là ta guirlande. Tu as déjà fait pleurer l’enfant. »
À ces mots je me suis retirée, la tête basse, sans guirlande ; depuis ce moment, les paroles sévères de cette bouche divine m’accompagnent dans tous les lieux où je suis.
Qu’est-ce donc, ô roi des sages ! que ce Christ qu’ils invoquent et dont tu ne m’as jamais parlé ? Qu’est-ce que cet ennemi qui le poursuit ? Nous-mêmes, qui sommes-nous, toi et moi ? Autrefois, ces questions m’eussent semblé insensées. Dès que mes yeux te voyaient, je répondais à tout. Aujourd’hui, le regard d’un enfant me trouble jusqu’au fond de l’âme. Parle-moi ; soutiens-moi. Je t’aime, et cependant, je tremble ; j’ai peur.
VIII
Que ce mois s’avance lentement ! en verrai-je la fin ? Tu m’accuseras encore une fois, Merlin, de rêver au lieu de penser comme toi. Écoute, cependant, et prononce.