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LIVRE XXI

L’AMOUR DANS LA MORT


I

Heureux celui qui conduit la charrue[IV.] dans le champ où la bataille a retenti ! Heureux aussi celui qui y fait sa demeure ! Sous ma fenêtre serpente la rivière où les bataillons ont passé dans la pluie de fer et de plomb. Voici le bois de sapins et d’érables à travers lesquels les héros se sont frayé un chemin. Là où étaient le tumulte, la fureur, règnent maintenant la paix, le silence. Chargée de grappes, la vigne attend le dernier rayon de l’été. Les corbeaux sont demeurés, et ils se souviennent du festin. Le soir je m’endors à leurs cris, le matin ils tournoient sur ma tête en demandant leur pâture sanglante. Mais, avant eux, s’est éveillé le rossi-