Page:E. Quinet - Merlin l'Enchanteur tome 2, 1860.djvu/353

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LIVRE XXIII

CONVERSION DE L’ENFER


I

Viviane semait, à cette heure-là, des champs de narcisses et de fraisiers sauvages sur la lisière de la forêt. Un frémissement dans les feuilles se fait entendre ; elle tressaille et voit sortir d’un massif de chênes centenaires le même être qu’elle avait déjà aperçu une fois. Il était déguisé, à ce moment, en vieux prince et semblait s’être égaré à la chasse. D’une main il portait un lourd épieu, et de l’autre un fuseau.

Elle aurait voulu fuir ; le temps lui manque. Elle appelle Merlin ; la parole expire dans sa bouche.

« Ce fuseau d’or, la belle, est-il à vous ? dit l’inconnu