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LIVRE XXIII.

« Moi qui l’ai fait de mes mains, je médite de le défaire. »

Merlin répondit :

« Avant que ce jour arrive, accorde-moi, Seigneur, le pardon de mon père. »

Dieu reprit :

« Son supplice éternel m’était dû, et tu es le seul qui ait osé plaider pour lui. Fais seulement qu’il se repente. »

Alors Merlin se retira, cherchant dans son cœur comment il achèverait de convertir son père. Il emportait un rayon sur son front et il disait à chaque chose qu’il rencontrait dans son sépulcre :

« Ah ! qu’il fait bon habiter ici ! L’Éternel est mon hôte. »


Assez ! assez, mon livre ! C’est ici qu’il faut finir. Je ne puis plus sourire ; et que sert de parler à un monde sourd, ennemi, qui se bouche les oreilles ? Refoulons l’espérance qui s’amassait, malgré moi, dans mon cœur et voulait éclater… Mettons ici un triple sceau… Taisons-nous… ou, s’il m’échappe encore une parole, que ce soit du moins la dernière !