se trouva dispersé et la cabane en ruine. Mais chacun voulut l’aider à la relever ; il n’y eut au loin, alentour, personne qui n’y portât au moins une pierre. On y mit un toit d’ardoise, deux escaliers tournants sur les côtés, et, au bas, deux acacias à parasol.
Mais lui, la visitant tristement, disait : « Où est ma mère ? où sont mes sœurs ? qu’avez-vous fait de tous mes frères ? » Et ne les voyant pas, il pleurait. Une porte s’ouvrit. Il les vit tous entrer qui semblaient s’éveiller ; et sa joie fut si grande, qu’il en pensa mourir.
Son chien, aussi, sortit du hallier et vint lui lécher les pieds ; il ne mourut pas, comme celui du bon Ulysse, en revoyant son maître. Au contraire, il rajeunit, et le suivit encore maintes fois à l’ouvrage.
On tâtait ses habits, sans se fier à l’apparence. Était-ce lui, grand Dieu ! On l’avait cru si longtemps ou mort, ou égaré, au moins enseveli. Chacun voulait savoir de lui ce qu’avaient dit Arthus et Merlin, pendant qu’ils avaient disparu du monde ; et il le racontait non en patois de Bretagne, ou de Bresse, ou de Savoie, mais en français de Paris que tous entendaient ; et ses anciens compagnons disaient :
« Jacques ! est-ce toi, Jacques ? Reviens-tu de l’enfer ? Tu parles mieux qu’un Roi. »