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MERLIN L’ENCHANTEUR.

cre, l’horreur innée des cités florissantes ; qu’ainsi il n’y avait pas à songer à une alliance, telle que l’entendaient le roi de l’avenir et son ambassadeur ; mais, nonobstant, les relations établies avec Arthus pour l’importation et l’exportation de la rouille et de la poussière ne cesseraient pas pour cela ; et même s’il se présentait quelque héros ou simple enchanteur, on lui offrirait la même hospitalité qu’à Merlin.

III

Avant que l’assemblée se dispersât, le mariage d’Euphrosine, la fille chérie d’Épistrophius, fut célébré à l’extrême contentement de notre héros. Il ne désirait rien tant que de savoir tout ce qui se rapporte à l’amour, aux fiançailles et au mariage entre les esprits des ruines.

J’ai dit qu’Euphrosine avait alors dix-huit ans ; elle n’en paraissait pas avoir quinze ; le front petit, le nez droit qui semblait ébréché à l’extrémité (c’était la trace d’un accident de son enfance). Ses yeux immobiles manquaient un peu d’âme ; mais ils eussent été un parfait modèle dans un atelier de peintre. La tête un peu étroite était admirablement attachée à un col de reine ; une poitrine qui ne venait que de naître, et déjà une incroyable fierté, un peu de sécheresse, de la dureté