Page:E. Sémérie (1870) Fondation d'un club positiviste.djvu/13

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Sur les ruines de la Patrie conquise et démembrée, quand, le désespoir dans l’âme, chacun répète autour de nous : « La France est finie ! » nous venons en consolateurs, et le cœur plein d’une foi profonde, entonner pour notre pays non pas la prière des morts, mais l’hymne de la résurrection. Purifiée de bonapartisme, la France peut enfin reprendre son rang parmi les nations européennes. Au siècle lumineux de Voltaire et de Diderot, elle était la première et la plus aimée, et ce n’est que le jour où, éprise de militarisme, elle a voulu transformer sa domination morale en oppression matérielle, qu’elle leur est devenue justement odieuse. Mais la place qu’elle occupait alors est restée vacante, et elle peut la ressaisir. Tout en luttant sans trêve et sans défaillance contre les tristesses du temps présent et les brutales prétentions d’une nation arriérée, sachons élever