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croyance en l’occultisme. Freud, au contraire, s’emploiera toujours à poursuivre un élargissement scientifique du rationnel.


Remises en cause du freudisme

L’ambition de la psychanalyse à s’élever au rang des sciences objectives est cependant mise en question par d’autres courants de la psychologie contemporaine, dont le behaviorisme est l’un des plus importants. Fondée en 1919 par le psychologue américain John Broadus Watson, cette nouvelle école considère que seul le comportement (en anglais : behavior), phénomène observable et pouvant donner lieu à une expérimentation, est une réalité concrète. Une psychologie scientifique doit se borner à étudier cette réalité, les « faits psychiques » tels que les instincts, la conscience ou l’inconscient ne sont que des objets mythiques dont l’existence ne peut être scientifiquement prouvée.

Dans sa « Critique des Fondements de la Psychologie », Georges Politzer reproche lui aussi à Freud de donner une définition trop abstraite des faits psychanalytiques. Il admet la théorie freudienne du rêve, mais il estime qu’elle n’est applicable qu’en fonction de chaque sujet, à l’intérieur de son drame individuel, sans possibilité de généralisation.

Parmi les autres mouvements qui rejettent partiellement la psychanalyse orthodoxe, celui de l’anti-psychiatrie a pris une certaine importance au cours des dernières années. Sous l’impulsion des Anglais Ronald Laing et D. Cooper, il a regroupé les psychiatres qui voient dans les psychoses non plus des maladies mais un phénomène social. C’est la société qui rend fou en imposant le refoulement. La guérison de la société conditionne la guérison des malades.