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toutes sont des hypothèses de travail plutôt que des résultats définitifs.

4. Dans l’école anglaise influencée par Mélanle Klein, l’affect disparaît pour laisser place au fantasme. Glover et Brierly (1939) contestent l’importance accordée par Freud à l’élément représentatif de la pulsion et ne reconnaissent que les affects fusionnés. Chez les Américains Heinz Hartmann et Rapaport, le point de vue « topique » de Freud devient « structural et génétique ».

5. L’école française, dominée par les travaux de Mallet et de Bouvet, conçoit l’affect sous son aspect purement « économique » ; ses préoccupations restent beaucoup plus cliniques que théoriques. Critiquant Bouvet, Lacan va jusqu’à nier l’affect et affirme : « Dans le champ freudien, l’affect est inapte à tenir le rôle de sujet protopathique, puisque c’est un service qui n’a pas de titulaire. »

6. Ces divergences tiennent peut-être plus à la complexité et à la difficulté inhérentes au concept même d’affect qu’à des querelles d’écoles. Déjà chez Freud, on rencontre deux pôles de recherches : l’un se référant plus ou moins à l’inconscient, et l’autre qui renvoie à la physiologie et à la psychologie expérimentale. Là, Freud parle même de « reproductions d’événements anciens d’importance vitale et éventuellement préindividuels » et les compare, du point de vue du vécu, à ces « accès hystériques universels, typiques et innés ».

Voir aussi : Refoulement.