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« Critique des fondements de la psychologie »

1. Publiée pour la première fois en 1928, la « Critique des fondements de la psychologie » n’atteint le grand public que quarante ans plus tard. Le destin de Georges Politzer (1903-1942) qui délaisse bientôt l’activité philosophique pour se consacrer à des tâches militantes au sein du Parti communiste français, avant d’être fusillé par les Allemands sous l’occupation, explique en partie ce décalage.

2. Georges Politzer ne voit dans la psychologie de son temps, qu’elle soit subjective ou objective, qu’elle applique la méthode traditionnelle de l’introspection ou les méthodes modernes de l’expérimentation, qu’une mythologie perpétuant sous de nouvelles formes le culte de l’âme. Il reproche à la psychologie classique d’entretenir la religion de la vie intérieure. Les psychologues expérimentaux eux-mêmes ne font que traduire en formules scientifiques les idées des psychologues de l’introspection. La psychologie ne se dégage pas de l’abstraction notionnelle qui ne traite que de la vie en général et de l’homme en général.

3. Trois tendances, selon Georges Politzer, annoncent cependant la dissolution de la vieille psychologie et la possibilité d’une psychologie nouvelle: le behaviorisme, la Gestalttheorie et la psychanalyse. Mais les deux premières ne réussissent pas à se libérer des préoccupations de la psychologie classique. Seule la psychanalyse lui paraît déboucher sur une connaissance authentique de l’homme concret.

4. Cette orientation vers le concret, l’auteur en voit la confirmation dans la théorie freudienne du rêve. Le rêve est la réalisation d’un désir du sujet qui l’a rêvé. La compréhension des faits psychologiques, non plus en