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« Dialectique du moi et de l’inconscient »


1. Édité pour la première fois en 1934, ce livre condense vingt-huit années d’expérience psychologique et psychiatrique. Jung y entreprend la description du processus par lequel l’inconscient dans ses rapports avec le moi déclenche une évolution de la psyché. Cette évolution est étudiée à deux niveaux, celui de l’individu et celui du monde collectif.

2. Jung ne partage pas la théorie freudienne selon laquelle l’inconscient serait uniquement constitué par les tendances infantiles refoulées. Tout en admettant que ces tendances sont celles qui surgissent avec le plus de relief, il affirme que l’inconscient comporte d’autres dimensions. Il comprend des matériaux qui, sans être refoulés, n’ont pas atteint le seuil de la conscience. Analysant les rêves de ses patients, il y découvre des traces de représentations archaïques qui lui paraissent indépendantes de toute acquisition personnelle. Il les appellera des archétypes revivifiés et emploiera à leur sujet la notion d’inconscient collectif.

3. Ces contenus psychiques suprapersonneis exercent, selon l’auteur, une grande fascination sur le conscient. Les représentations collectives sont à la source des slogans comme des expressions poétiques et du langage religieux. Certaines modifications brusques de la personnalité comme les conversions inattendues proviendraient de l’attraction d’une image collective. Ainsi, pour Jung, l’esprit humain est un phénomène à la fois individuel et collectif.

4. Pour parvenir à une véritable individuation, ce que Jung désigne par la « réalisation de son soi », il est nécessaire d’opérer une libération à l’égard des fausses enveloppes dont s’entoure la personnalité et aussi à l’égard de la force suggestive des images inconscientes. Chez l’homme adulte, l’influence de l’image parentale tend