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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/17

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elle aussi, et elle prit la main de la jeune fille.

— Quelle jolie gorge !… Je disais justement, avant votre arrivée, que les perles de Phillimore voulaient de la jeunesse. Cette fois, elles l’auront ! Je vous souhaite de les porter pendant de longues années de bonheur.

— Merci… au revoir, fit la jeune fille en s’en allant.

— Attendez-moi dans la voiture, ordonna Madden à son secrétaire.

■■

Une fois seul avec Mme Jordan, il lui demanda :

— Vous ne m’aviez jamais vu, n’est-ce pas ?

— Excusez-moi, je ne m’en souviens pas.

— Non… mais moi, je vous ai déjà vue. Oh ! à présent que nous prenons de l’âge nous pouvons, sans danger, aborder certains sujets. Sachez que la possession de ce collier fermera chez moi une grande et profonde plaie.

Elle le regarda fixement.

— Je ne comprends pas…

— Évidemment, vous ne pouvez comprendre. Mais autrefois, lorsque vous et votre famille quittiez les îles, vous descendiez au Palace Hôtel. À cette époque je… j’étais petit groom dans ce même hôtel. Je vous voyais souvent… une fois vous portiez ce fameux collier. Je vous trouvais la plus belle femme du monde… Oh ! pourquoi pas ?… Tous deux nous sommes… hum…

— Nous sommes vieux tous deux à présent, acheva-t-elle.

— C’est cela. Je vous adorais alors,