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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/18

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mais j’étais un simple groom. Vous me regardiez sans me voir, Pour vous j’étais un meuble de l’hôtel, rien de plus. Oh ! comme je souffrais dans ma fierté ! Je fis le serment de devenir riche et de vous épouser. Maintenant nous pouvons en rire. Mes projets ne se réalisèrent pas tout de suite. Mais aujourd’hui… je possède vos perles… elles orneront le cou de ma fille. C’était ce que je pouvais faire de mieux. Je vous apporte de l’argent. La blessure de mon orgueil est enfin guérie.

Elle le dévisagea et secoua la tête. Jadis elle eût mal accueilli ces réflexions, mais elle se contenta de répondre :

— Vous êtes un homme étrange, M. Madden.

— Je suis ce que je suis. Je devais vous faire cet aveu pour que mon triomphe fût complet.

Eden rentra dans le bureau.

— Voici l’acte, M. Madden. Voulez-vous en prendre connaissance et le signer… Merci.

— Je vous enverrai un télégramme, dit Madden. Vous m’enverrez le collier à New-York et pas ailleurs ! Au revoir.

Il se tourna vers Mme Jordan et lui tendit la main.

— Au revoir, répondit-elle en souriant. Enfin, je ne vous regarde plus sans vous voir.

— Et que voyez-vous ?

— Un homme épouvantablement orgueilleux, mais au demeurant très sympathique.

— Merci du compliment. Je m’en souviendrai. Au revoir.

Il sortit. Eden retomba lourdement dans son fauteuil.

— Ma foi, l’affaire est conclue. Ce Mad-