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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/37

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Chapitre troisième

UNE VISITE À CHAN-KEE-LIM.

Une heure plus tard, Charlie Chan sortit de l’ascenseur et pénétra dans le vestibule de l’hôtel. Un sentiment de lourde responsabilité pesait sur lui ; il avait réintégré dans la pochette de sa ceinture le collier de perles, dernier vestige de la fortune des Phillimore. Après avoir jeté un coup d’œil autour du hall resplendissant de lumières, il revint dans Geary Street.

La pluie avait cessé de tomber et pendant un moment Chan s’arrêta au coin de la rue, observant de ses yeux éblouis un monde aussi nouveau pour lui que s’il se fût soudain éveillé dans la planète Mars. Les trottoirs grouillait de la foule se rendant aux spectacles, les taxis cornaient dans l’étroite artère ; à intervalles, les cloches des trams tintaient : bruits particuliers à San Francisco, cette ville qui possède une voix et une allure bien à elle.

Le continent américain offrait à Charlie Chan l’attrait d’une contrée inexplorée. De vieux habitants de San Francisco lui avaient affirmé qu’il ne voyait là qu’un pâle reflet de la vie nocturne d’autrefois, mais Chan, n’ayant pas de souvenirs, ne regrettait rien.

Juché sur un tabouret devant un comptoir, il se fit servir son repas du soir… Un tabouret et un bar où l’on dîne consti-