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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/43

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enfance, passée en Chine. Enfin Chan jeta un coup d’œil au réveille-matin.

— Cette pendule dit-elle la vérité ? demanda-t-il.

Kee-Lim haussa les épaules.

— C’est un réveille-matin des diables étrangers ; donc un fieffé menteur.

Chan consulta sa montre.

— Je vous quitte avec regret, fit-il. Ce soir, mes affaires m’entraînent dans le désert du Sud. J’ai eu l’audace, honnête et laborieux cousin, d’engager ma femme à envoyer à votre adresse toutes les lettres importantes qu’elle m’écrira. Si pendant mon absence un message arrivait, je vous prie d’avoir la bonté de le conserver jusqu’à mon retour. Dans quelques jours au plus, je reviendrai vous voir. En attendant, je pars pour un endroit où les messages ne peuvent m’atteindre.

La jeune fille se leva et s’avança vers lui.

— Les lignes téléphoniques parcourent même le désert.

Charlie la regarda avec curiosité.

— Même le désert, répéta-t-il.

— Parfaitement. Avant-hier, j’ai donné une communication avec un ranch près d’Eldorado. Un ranch appelé… voyons… Je ne m’en souviens plus.

— Ne serait-ce pas, peut-être, le ranch de Madden, encouragea Chan.

— Ouin c’est cela. Ce nom m’avait frappée. On ne donne pas tous les jours des communications téléphoniques avec le désert.

— Et l’appel venait de Chinatown ?

— Oui… de la boutique de porcelaines de Wong-Ching, de Jackson Street. Il voulait parler à son cousin Louie Wong, intendant du ranch de Madden, Eldorado 76.

■■

Chan dissimula son étonnement, mais son cœur de policier battait plus vite. Pour l’instant,