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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/58

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bleaux, des décors… et je m’évertue chaque fois à découvrir du nouveau, quelque chose que le cher vieux public prendra pour l’Algérie, l’Arabie, les mers du Sud.

— Ce travail paraît intéressant.

— Au possible… surtout quand on aime cette région.

— Vous y êtes peut-être née ?

— Oh ! Non ! J’y vins avec papa pour voir le docteur Whitcomb, à sept kilomètres environ d’ici, derrière le ranch de Madden… il y a des années de cela. Quand… quand papa mourut, je dus trouver une situation, et… mais voilà que je vous raconte l’histoire de ma vie !

— Et pourquoi pas ? Les femmes et les enfants me font toujours leurs confidences. J’ai l’air si paternel… Ce café est affreux.

— N’est-ce pas ? Que prenez-vous comme dessert ? Il y a deux sortes de tartes : la tarte aux pommes et l’autre, qui manque toujours. Choisissez.

— Je prends de celle qui manque. (Il demanda l’addition). Voulez-vous me permettre de régler votre repas, Mademoiselle ?

— Pas du tout !

— Après la façon dont mon bifteck a sauté sur vous…

— N’en parlons pas. J’ai un compte ouvert ici. Un mot de plus et c’est moi qui paierai votre note.

Dédaignant les cure-dents généreusement offerts par un aimable caissier, Bob suivit la jeune personne dehors. Il faisait nuit, le trottoir était désert. Sur la façade d’une construction basse, une triste