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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/59

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rangée de lumières électriques proclamait que la gaieté régnait à l’intérieur.

— Où allez-vous ? Au cinéma ? demanda Bob Eden.

— Fichtre non ! Je connais ce film. Cela me reporte à dix années en arrière. Dites-moi un peu : que venez-vous faire dans ce pays ? Les gens se confient à moi aussi. Vous ne l’habitez point ?

— Non. L’histoire est quelque peu embrouillée, mais je vous la conterai un jour. Pour l’instant, je cherche le rédacteur en chef du journal l’Eldorado Times. Je voudrais lui remettre une lettre.

— À Will Holley ?

— Oui. Vous le connaissez, donc ?

— Qui ne le connaît pas ? Suivez-moi. À cette heure, nous le trouverons dans son bureau.

■■

Ils prirent la Première Rue, Bob Eden tout fier de se promener en compagnie de cette jeune fille svelte et élancée, si modeste et en même temps si sûre d’elle-même, si expérimentée et si courageuse. Décidément, les villes du désert lui parurent charmantes.

Une lumière éclairait le bureau du journal et un personnage d’aspect chétif, le dos voûté, se penchait sur une machine à écrire. Lorsqu’ils entrèrent, Will Holley se leva et se débarrassa de la visière verte qui protégeait ses yeux. C’était un homme grand et mince, d’environ trente-cinq ans, aux cheveux prématurément gris et aux yeux pensifs.

— Bonjour, Paula ! fit-il.