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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/69

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de la route ; au-dessus de la porte, une enseigne et des drapeaux étaient visibles sous la clarté lunaire.

— Un lotissement ? demanda Eden, stupéfait.

Holley éclata de rire.

— Une ville neuve. En Californie, vous trouverez toujours des lotisseurs et des bâtisseurs. Cette future agglomération s’appelle « La Cité de l’Avenir ». Ici l’or se multiplie, si l’on en croit les bourreurs de crânes. Pour l’instant personne n’y habite encore, mais qui sait ? Notre population s’accroît sans cesse… lisez mon article dans le journal de la semaine dernière.

La voiture avançait, légèrement cahotée, mais Holley tenait le volant d’une poigne solide. Çà et là, un arbre de Judée étendait ses longs bras noirs comme pour saisir ces voyageurs nocturnes à la gorge, et sur cette morne étendue gémissait d’un ton lugubre un vent froid et piquant.

Bob Eden releva le col de son pardessus.

— Ceci me rappelle une vieille chanson où il était question d’un jeune homme qui promettait à sa fiancée de l’aimer « jusqu’à ce que les sables du désert se refroidissent ».

— En fait de promesse, il ne s’engageait pas trop, acquiesça Holley. Ou cet homme était un grand farceur, ou il n’était jamais venu dans le désert pendant la nuit. Mais vous, connaissez-vous ce pays ? De quelle partie de la Californie venez-vous ?

— Je suis originaire de la Porte d’Or,