L’ANARCHISTE
e père, Tereneti Antonoff, persécuté
en Russie pour ses convictions
libertaires, sur le point d’être
exilé, avait fui en Algérie, cherchant
une terre neuve, une patrie
d’élection où, sous un ciel clément, les hommes
seraient moins encroûtés de routine.
Presque riche encore, il avait fondé une ferme dans un coin riant du Tell, et là, entre ses champs et ses livres, avait poursuivi son rêve d’humanité meilleure. Cependant, il avait rencontré là des colons européens le même accueil hostile et, peu à peu, il avait dû se retirer, se replier sur lui-même.
L’esprit de son fils unique, Andreï, déjà grand, avait, de cette brusque transplantation, subi une perturbation profonde. Tout le vague, tout l’attirant mystère des horizons de feu étaient entrés,