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suscitée et soutenue dans l’empire chérifien par la haute pensée politique du général Lyautey.

On ne saurait, d’autre part, faire abstraction de la Tunisie, qui n’a pas cessé, habilement conduite et protégée, d’être une terre de douceur et de savoir-vivre oriental, et il apparaît, dès le début de la relève des troupes anglaises, que nos vues sur la Syrie ne sauraient être dispensées d’égards pour la grande masse d’une population fidèle à ses traditions.

Entre toutes les parties de notre empire musulman rivalisent avec l’Islam anglais, il y aura donc échange d’idées, émulation et consolidation de doctrines. Finalement c’est encore la libre disposition des peuples organisés et bien associés qui l’emportera, car nous ne pouvons pas avoir la prétention de poursuivre une politique de peuplement mondial, alors que nous avons tant de ruines à réparer chez nous, tant de vides à combler.

Les musulmans ne s’effaceront pas sous notre égide, mais il dépend de nous, pour une part souveraine, que le régime de leurs franchises soit promptement défini et compartimenté.

Au centre de toute notre politique musulmane qui, pour être bonne, ne doit jamais s’exercer contre l’Islam, les indigènes algériens, trop longtemps tenus pour quantité négligeable, réclament respectueusement mais avec insis-