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Page:Eberhardt - Pages d’Islam, 1920.djvu/34

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LE MOGHREBIN


Dans un quartier écarté de la Casbah, dans une impasse blanche et déserte, El Hadj Zoubir Et Tazi gîtait en une échoppe grande comme une armoire.

Une natte, un coussin en indienne à fleurs passées, une petite étagère chargée de vieux livres et de fioles, un coffre vert à coins de cuivre poli, un réchaud en terre, quelques humbles ustensiles de cuisine — c’était tout.

El Hadj Zoubir était vieux et bronzé, de constitution frêle, avec un fin profil d’oiseau, l’œil cave et expressif, sous d’épais sourcils grisonnants.

Il portait le costume de son pays, la djellaba de drap bleu et le petit turban blanc autour de la chéchiya rouge.

Calme, poli, accueillant, El Hadj Zoubir était à son ordinaire fort silencieux, avec des attitudes pensives et de longs regards scrutateurs.