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L’ÉCRITURE DE SABLE


Un vieux cep de vigne se tord contre la chaux roussie de la muraille et retombe sur les faïences vertes encore brillantes, de la fontaine turque, en une étreinte lasse et fraternelle.

La rue au pavé noir monte étroite, capricieuse, étranglée entre l’affaissement sénile des maisons centenaires, penchées sur elle par leurs étages en surplomb.

Un jour discret, verdâtre, glisse à travers le fouillis des porte-à-faux dorés par le temps. De mystérieuses petites meurtrières s’ouvrent dans l’épaisseur des murs, trous noirs ne révélant rien. Les portes cloutées sont basses, renfoncées, énigmatiques.

Vers le haut, la ruelle s’engouffre sous une voûte sombre surbaissée.

Tout est mort, tout est silencieux, dans ce coin du vieil Alger barbaresque.

Seule, une boutique de fruitier arabe jette