Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t1, trad. Délerot.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR

Qu’il me soit permis de dire quelques mots sur cette traduction. Elle est aussi littérale qu’il m’a été possible. J’ai, en général, préféré l’exactitude un peu dure à l’élégance un peu infidèle. Je n’ai pas effacé les libertés familières de la conversation ; Goethe se contentait de parler d’or, et ne cherchait jamais à parler « comme un livre. » L’ouvrage d’Eckermann est reproduit intégralement pour toute la partie qui regarde Goethe ; je n’ai pas supprimé une seule de ses pensées. Quant aux récits qu’Eckermann nous fait sur lui-même, je n’avais pas les mêmes raisons pour les respecter, je les ai abrégés ou même supprimés. Eckermann, sans s’en douter, s’est laissé aller parfois, avec une grande bonhomie, à écrire ses mémoires particuliers en même temps que ceux de Goethe. Ces confidences n’intéressent personne, même en Allemagne. Ce sont les conversations de Goethe, et non celles d’Eckermann, que l’on désire connaître. Peut-être trouvera-t-on que j’ai été encore trop sobre de coupures de ce genre ; je répondrai avec les paroles d’un spirituel écrivain, placé dans une situation semblable à la mienne : « Pour éviter l’ennui, c’est un excellent moyen que d’abréger, mais il ne faut pas en abuser. » — En échange des pages toutes personnelles d’Eckermann que je retranchais, j’ai donné d’importants fragments de la correspondance de Gœthe avec Zelter, Reinhard et Boisserée, des extraits de Viehoff, et une partie considérable du petit livre de Falk. Les passages intéressants de cet ouvrage que je n’ai pas traduits, parce qu’ils ont trait à la jeunesse de Goethe, se trouvent dans l’introduction si complète que M. Blaze de Bury a placée en tête du Faust. — Dans un Appendice, j’ai traduit un certain nombre de morceaux de critique, tirés des Mélanges de Gœthe. Tous se rapportent à des sujets traités dans les Conversations, dont ils forment