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Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t1, trad. Délerot.djvu/429

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ou moins facilement le froid et l’intempérie. L’oiseau qui arrive de bonne heure chez nous s’en va tard, et l’oiseau qui arrive tard s’en va tôt. Même dans une seule famille, par exemple dans celle des fauvettes, il y a de grandes différences. La fauvette à claquets ou la petite meunière se fait entendre chez nous dès la fin de mars, quinze jours plus tard viennent la fauvette à tête noire, le moine ; puis, environ une semaine après, le rossignol, et seulement à la fin d’avril ou au commencement de mai, la fauvette grise. Tous ces oiseaux avec leurs petits de la première couvée muent chez nous en août ; aussi on prend ici, à la fin d’août, de jeunes moines qui ont déjà leur petite tête noire. Mais les enfants de la dernière couvée partent avec leur premier plumage et ne muent que plus tard, dans les contrées méridionales ; aussi au commencement de septembre on peut ici prendre des moines mâles qui ont encore leur petite tête rouge comme leur mère. »

— « La fauvette grise est-elle l’oiseau qui vient le plus tard chez nous, ou d’autres viennent-ils encore après elle ? » demanda Goethe. — « L’oiseau moqueur jaune et le magnifique Pirol jaune d’or, n’arrivent que vers Pâques. Tous deux partent après leur couvaison achevée, vers le milieu d’août, et ils muent dans le Sud. Si on les garde en cage, ils muent en hiver, aussi ces oiseaux se gardent difficilement. Ils demandent beaucoup de chaleur. Si on les suspend près du poêle, ils dépérissent par manque d’air nourrissant ; si on les met près de la fenêtre, ils dépérissent par suite du froid des longues nuits. »

« — On dit que la mue est une maladie, ou du moins qu’elle est accompagnée d’un affaiblissement du corps. »

« — Je ne saurais dire. C’est une augmentation de