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CONVERSATIONS
DE GOETHE


Ces premiers souvenirs sont entièrement dus à Soret ; c’est lui qui nous introduit le premier chez Gœthe ; il nous montre son intérieur, un peu avant qu’Eckermann lui-même n’entre en scène. Ces quelques pages forment une espèce de prologue.

* Samedi, 21 septembre 1822.

Ce soir chez Gœthe avec le conseiller aulique Meyer[1] La conversation a roulé principalement sur la minéralogie, la chimie et la physique. Les phénomènes de la polarisation de la lumière paraissaient surtout l’intéresser. Il m’a montré plusieurs appareils, presque tous construits sur ses dessins, et m’a dit qu’il désirait faire quelques expériences en ma compagnie. Dans le cours de cette conversation, il a constamment parlé sans la moindre contrainte et s’est montré communicatif. Je suis resté plus d’une heure, et il m’a fait l’adieu le plus aimable. On peut dire encore de son extérieur qu’il est beau ; son front et ses yeux ont une majesté remarquable. Il est

  1. Meyer, vieil ami de Goethe, peintre et critique estimé, surtout pour son histoire de l’art, et pour son édition de Winkelmann. Il avait voyagé en Italie avec Goethe, et, comme lui, s’était fixé à Weimar, où il dirigeait les écoles de dessin, et où il est mort en 1832.