Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t1, trad. Délerot.djvu/48

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grand, bien fait, et d’une apparence si vigoureuse, que l’on ne conçoit pas comment il a pu, depuis déjà des années, se dire trop âgé pour aller dans le monde et à la cour.

* Mardi, 24 septembre 1822.

Passé la soirée chez Goethe avec Meyer, le fils de Goethe[1], madame de Goethe[2] et le conseiller aulique Rehbein, son médecin. Goethe était aujourd’hui très-animé. Il m’a montré de magnifiques lithographies de Stuttgart ; je n’ai rien vu encore d’aussi parfait en ce genre. Puis notre conversation est devenue scientifique ; nous avons parlé surtout des progrès de la chimie. L’iode et le chlore occupaient de préférence Goethe ; il a parlé de ces substances avec le plus grand étonnement, comme si les nouvelles découvertes de la chimie qu’il semble n’avoir pas attendues l’eussent tout à fait surpris. Il se fit apporter un peu d’iode, et le fit volatiliser devant nous à la flamme d’une bougie ; en même temps il ne manqua pas de nous faire admirer la vapeur violette comme une agréable confirmation d’une loi de sa théorie des couleurs.

* Mardi, 1er octobre 1822.

En soirée chez Goethe. J’ai trouvé parmi les invités M. le chancelier de Müller[3], le président Peucer[4], le doc-

  1. Auguste de Goethe. Il était chambellan à la cour.
  2. Ottilie, femme d’Auguste de Goethe, personne très-distinguée que Goethe aimait beaucoup. Elle vit aujourd’hui à Vienne.
  3. Le chancelier de Müller est mort en 1849. Il a écrit sur Goethe d’excellentes notices, et dans ses Souvenirs, publiés en 1831 par M. Schœll, il a donné sur plusieurs points de la vie de Goethe des renseignements dont nous profiterons pour compléter ce que dit Eckermann.
  4. Mort en 1849. Président du Consistoire supérieur. Il a traduit quel-