Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t2, trad. Délerot.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

approfondi les lois de l’arc-en-ciel, mit au net avec moi plusieurs parties de sa Théorie des couleurs. Il donna une préface au livre de Knoll sur la collection minéralogique de Joseph Müller, et écrivit au conseiller intime Beuth de Berlin une longue lettre sur l’anatomie plastique, sujet qu’il avait déjà touché dans ses Années de voyage ; il demandait dans cette lettre que le gouvernement envoyât à Florence un anatomiste, un modeleur et un fondeur, chargés d’apprendre et de rapporter en Allemagne cet art nouveau ; on empêcherait ainsi la dissection de nombreux cadavres que l’on devrait respecter, ou même on éviterait peut-être des crimes semblables à ceux dont Edimbourg venaient d’offrir des exemples : des enfants avaient été tués par des monstres qui vendaient leurs corps. C’est en mars qu’il finit son article sur les Principes de philosophie zoologique de Geoffroy Saint-Hilaire, cet allié qui l’avait, au sein de l’Académie des sciences, proclamé un des fondateurs de la zoologie moderne. — L’art vint à son tour, après la science, saluer et charmer ses derniers jours. Il reçut de Naples un dessin détaillé de la maison de Pompéi que l’on avait commencé à découvrir en présence de son fils Auguste, le 28 août 1850, et qui avait reçu le nom de Casa di Goethe, On y avait trouvé une belle mosaïque dont on lui envoyait une copie. — « Tâchons de ne pas ressembler à Wieland, écrivit-il à ce sujet à Zelter, et gardons-nous de sa délicate mobilité, par suite de laquelle la dernière chose qu’il lisait effaçait pour ainsi dire tout ce qui avait précédé ; car nous pourrions dire ici que jusqu’à présent

    il vient de mourir (1862) et depuis 1832, il n’avait rien écrit qui pût ajouter à sa gloire de poëte.

    1 Je complète ici Eckermann à l’aide de Viehoff et de Vogel.