Page:Eckermann - Conversations de Goethe, t2, trad. Délerot.djvu/362

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science et la foi ne sont pas là pour se détruire, mais pour se compléter, on arrive partout à la connaissance du vrai. »

Il était tard lorsque je quittai Goethe. À mon départ, il m’embrassa le front, ce qu’il ne faisait jamais. Je voulais descendre les escaliers sans lumière, mais il ne le souffrit pas ; il me retint par le bras, jusqu’à ce que quelqu’un, qu’il avait sonné, vînt m’éclairer. — J’étais déjà à la porte, il m’avertissait encore de bien me garantir de l’air froid de la nuit. Je n’avais jamais vu et plus tard je ne vis jamais Goethe dans une disposition aussi attendrie que ce jour des funérailles de Wieland. Dans la conversation qu’il m’a tenue ce jour-là se trouve l’explication de bien des traits originaux et aimables de ce caractère, si souvent méconnu.