Page:Edgar Poe Arthur Gordon Pym.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

peur grise et légère apparaissait constamment à l’horizon sud, s’empanachant quelquefois de longues raies lumineuses, courant tantôt de l’est à l’ouest, tantôt de l’ouest à l’est, et puis se rassemblant de nouveau de manière à offrir un sommet d’une seule ligne, — bref, se produisant avec toutes les étonnantes variations de l’aurore boréale. La hauteur moyenne de cette vapeur, telle qu’elle nous apparaissait du point où nous étions situés, était à peu près de vingt-cinq degrés. La température de la mer semblait s’accroître à chaque instant, et il y avait dans sa couleur une très-sensible altération.

2 mars. — Ce jour-là, à force de questionner notre prisonnier, nous avons appris quelques détails relativement à l’île, théâtre du massacre, à ses habitants et à leurs usages ; — mais ces choses pourraient-elles maintenant arrêter l’attention du lecteur ? Je puis dire cependant que nous apprîmes que le groupe comprenait huit îles ; — qu’elles étaient gouvernées par un seul roi, nommé Tsalemon ou Psalemoun, qui résidait dans la plus petite de toutes ; — que les peaux noires composant le costume des guerriers provenaient d’un animal énorme qui ne se trouvait que dans une vallée près de la résidence du roi ; — que les habitants du groupe ne construisaient pas d’autres embarcations que les radeaux à fond plat ; les quatre canots étant tout ce qu’ils possédaient dans l’autre genre et leur étant venus, par pur accident, d’une grande île située vers le sud-ouest ; — que son nom, à lui, était Nu-Nu ; — qu’il n’avait aucune connaissance de l’îlot Bennet, — et que le nom de l’île que nous venions de quitter était Tsalal. Le commencement des