Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/106

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elle toute mon affection et toute mon estime. Il y a des gens chez qui l’estime précède l’affection ; chez moi, c’est tout le contraire.

Nous discutâmes ce qu’il y avait à faire, et nous conclûmes qu’il fallait ne plus parler de cette affaire. Je ne pouvais pas faire un éclat sans mettre lord Delacour en jeu, et il n’aurait pas manqué de me répéter, pour la quatre-vingt-dix-neuvième fois, qu’il fallait soigner son honneur et le mien. Outre cela, le colonel ayant été puni sur le lieu même du délit, il ne fallait pas le punir pour la seconde fois. Une telle rigueur eût été contraire aux lois des Anglais et des Anglaises. Je trouvais aussi que lord Delacour était le dernier homme du monde que j’aurais voulu prendre pour mon chevalier.

Enfin, je me disais aussi que de quelque manière que la chose fût racontée, l’histoire n’aurait pas fait un trop bon effet