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parler, elle s’offrit à me servir, et le fit avec toute la grace possible. Mistriss Luttridge devait donner une fête magnifique : votre tante m’avertit du jour, afin que je pusse le prendre pour en donner une plus belle. La femme de chambre de mistriss Stanhope était courtisée par un jardinier de Chelsea ; et ce jardinier avait un aloès qui devait fleurir incessamment. Cet homme comptait faire une exposition de son aloès en fleurs qui lui vaudrait une centaine de guinées ; car un arbre qui ne fleurit qu’une fois dans un siècle est une curiosité rare. Votre tante Stanhope me le fit avoir pour cinquante livres sterling, et eut soin de faire circuler que, le jour de la fête de lady Delacour, on verrait sur sa table un aloès en pleine fleur. La grande difficulté, c’était de faire que mistriss Luttridge renvoyât son jour pour prendre précisément celui qui nous convenait ; car vous comprenez que nous ne pou-