Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/119

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vions hâter la fleuraison de l’aloès. Votre tante ménagea cela avec une adresse inconcevable ; elle mit en jeu un ami commun, qui ne pouvait exciter aucune défiance. Enfin, ma chère amie, nous eûmes un triomphe complet. Mistriss Luttridge avait un souper magnifique : pas un homme ne lui resta : tous accoururent pour voir mon aloès.

Cela me donna un tourment infini : cet arbre était fort grand ; heureusement que le dôme de ma salle à manger est élevé ; mais tout cet arrangement fut fort difficile. Après tout, c’est un vilain arbre que cet aloès, mais il me rendit un service inestimable : je sus très-positivement que mistriss Luttridge en avait pleuré de rage. Oh ! votre tante est une femme charmante ! dites-le lui bien quand vous lui écrirez.

Il se passa six ou sept ans dans cette lutte continuelle entre nous. Au bout de ce temps-là, Clarence Hervey revint de