Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/122

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Vous voyez, dit-elle, comme je souffre. Pendant deux ans, après le coup que je reçus, j’éprouvai de temps en temps des douleurs sourdes qui auraient dû m’avertir du danger ; je le négligeai. Enfin, je fus sérieusement effrayée. Mariette fut la seule personne à qui je fis part de mes craintes. Elle est fort ignorante. Elle me flatta d’espérances trompeuses, jusqu’à ce que je ne pus plus douter de la nature de mon mal. Elle me pressa alors de consulter un médecin. Je le refusai ; je n’aurais pas voulu, je ne voudrais pas encore, pour rien au monde, que mon état fût connu par un médecin, qui ne se ferait point scrupule d’en parler… Vous paraissez surprise de cela ! Mais ne comprenez-vous pas qu’une fois qu’on aura pitié de moi tout sera dit ?

Vous ne pouvez pas entrer tout-à-fait dans mon sentiment sur cela : mais il est clair pour moi qu’une fois l’admira-