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CHAPITRE V


Lhistoire de lady Delacour, et la manière dont elle venait de la raconter, excitèrent tour-à-tour l’étonnement, la pitié, l’admiration et le mépris de Bélinde ; étonnement de sa légèreté, pitié pour ses malheurs, admiration pour ses talens, et mépris pour sa conduite. Elle pensa ensuite à la promesse qu’elle avait donnée à lady Delacour de ne pas l’abandonner à la merci de sa femme de chambre ; elle tremblait en réfléchissant à l’état cruel de mylady. — Sa gaieté affectée lui faisait peine à voir ; elle était effrayée de l’idée d’être sous la direction d’une femme qui n’avait pas su se diriger elle-même. Elle ne put s’empêcher de faire tacitement des reproches sévères à sa tante de l’avoir lancée dans le monde avec un pilote si peu sûr et si impru-