Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/255

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d’avoir recours à la plus extraordinaire prudence. Tout ce qu’il y avait de jeunes gens à la mode à Londres était continuellement chez lady Delacour ; ils regardaient la jeune nièce de mistriss Stanhope comme une proie qui devait leur appartenir, tandis que toutes les femmes, en affectant de mépriser ses charmes, réunissaient contre elle toute leur jalousie. Elle était sans cesse exposée aux traits dangereux de l’envie et de la flatterie ; elle n’avait point d’amie, point de guide, et à peine un protecteur.

Sa tante lui écrivait souvent, mais ses conseils n’étaient pas toujours d’accord avec les sentimens et les principes de Bélinde ; elle ne pouvait se fier pour sa conduite à lady Delacour ; elle était loin de se reposer sur ses propres forces, elle se sentait trop de facilité dans le caractère, et craignait de se laisser entraîner dans les folies que l’exemple de lady Delacour lui avait appris à mépriser. La