Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prudence de Bélinde sembla augmenter avec la nécessité ; chez elle ce n’était point une vertu de calcul, elle suivait l’impulsion de son cœur et la justesse de son esprit ; elle savait être aimable, mais toujours modeste et réservée.

Ce qui l’embarrassait davantage était sa conduite avec Clarence ; il paraissait triste et malheureux quand elle le traitait purement comme une simple connaissance, et elle sentait le danger de l’admettre à la familiarité de l’amitié. En pensant à la boucle de cheveux, elle se promettait de regarder Clarence comme un homme marié ; mais en le voyant suivre avec tant d’intérêt chacun de ses mouvemens, et veiller sur elle comme si son sort dépendait de sa conduite, elle se disait : Peut-être il m’aime. — Il paraissait vouloir cacher ses sentimens à tous les yeux, chaque jour sa manière avec elle devenait plus respectueuse, mais plus contrainte. Se ressouvenant de sa réputa-