personne qui avait autant d’attrait et de brillant.
Au bout de quelques jours, Bélinde commença à percer le voile de politesse qui cachait les mystères de l’intérieur de cette maison. Lady Delacour était une autre personne lorsqu’elle rentrait chez elle : dans le monde, c’était la vivacité, la gaieté même ; dans son intérieur, elle avait de l’humeur et de la tristesse : elle était comme ces actrices que le public a rendues si difficiles, qu’il leur faut des applaudissemens forcés pour qu’elles ne soient pas mécontentes. Quand son salon était plein de gens aimables, quand elle donnait de la musique, ou lorsqu’elle faisait danser chez elle, elle avait l’air d’une fée qui préside à des enchantemens ; elle était l’ame de tout ce qui l’entourait : mais quand on s’était retiré, quand les bougies étaient éteintes, elle n’était plus la même ; elle se promenait dans son magnifique salon d’un air soucieux et chagrin.