Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/27

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Pendant plusieurs jours, Bélinde n’entendit pas même parler de lord Delacour autrement que par un mot que mylady lui dit en lui montrant la maison.

« Il ne faut pas entrer ici, (lui dit-elle en arrivant à une aile de la maison) ce ne sont que les appartemens de mylord. »

La première fois que Bélinde le vit, il était ivre-mort entre les mains de deux laquais qui le rapportaient chez lui. Lady Delacour rentrait du ranelagh au même moment avec Bélinde : il était six heures du matin. Elle passa auprès des deux laquais, sur le repos de l’escalier, en jetant sur son mari un coup-d’œil de mépris.

Qu’est-ce que c’est ? demanda Bélinde.

Ce n’est rien, répondit mylady ; c’est le corps de mylord qu’on rapporte. Vous vous êtes trompés d’escalier, mes amis ; redescendez ; — mylord a son escalier, et moi le mien. — Ne vous effrayez pas, Bélinde ; moi, je suis tout à fait