Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/326

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lacour pût soupçonner qu’elle lui faisait l’honneur d’être jalouse de lui.

Bélinde était loin de se douter de ce qui se passait dans son cœur ; elle lui croyait une parfaite indifférence pour son mari ; la jalousie était le dernier sentiment dont elle l’eût cru capable. Elle ignorait que la jalousie pût exister sans l’amour. L’ambition était loin de son cœur ; l’idée de s’attacher lord Delacour, de succéder à son amie, et de prévoir sa mort comme un sujet de joie pour elle, ne pouvait entrer dans une ame si pure. Lady Delacour affecta d’être de la meilleure humeur : elle déclara qu’elle ne s’était jamais sentie si bien depuis sa maladie ; tout de suite, après le déjeûner, elle voulut mener Hélène chez l’oiseleur. Mais j’espère, maman, s’écria Hélène, que cela ne vous fatiguera pas.

Je le crains, dit Bélinde.

Vous savez, ma chère, ajouta lord Delacour, que miss Portman est si obli-