Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/448

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

— Je ne veux cependant point signer légérement l’arrêt de son exil ; il n’y a que l’engagement de votre cœur avec une autre personne qui puisse le désespérer tout-à-fait ; et rien d’autre que cet aveu, ma chère Bélinde, ne peut justifier à mes yeux ce que vous appelez votre caprice.

Il m’est impossible de donner cette assurance, dit Bélinde embarrassée ; et cependant, pour rien au monde, je ne voudrais vous tromper. Vous avez le droit d’exiger de moi la plus grande sincérité. Elle s’arrêta, et lady Anne lui dit, avec un sourire malin :

Peut-être vous épargnerais-je un vrai tourment, et vous éviterais-je de rougir, en vous faisant la même question que mon petit Charles vous fit hier sur le bord de la rivière.

Oui, je m’en souviens. — Vous m’avez regardée.

— Sans, le vouloir, croyez-moi.

— Je le crois ; mais je fus cependant