Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/65

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en voiture, d’avoir une si étonnante gaieté !

Étonnante en effet ! répondit mylady ; vous la trouveriez telle si vous saviez tout.

Elle soupira profondément en achevant ces mots. Elle s’appuya dans le fond de sa voiture ; elle ôta son masque et garda le silence. Il était déjà grand jour, et Bélinde, jetant les yeux sur elle, vit l’expression d’une tristesse morne sur ses traits. Elle n’eut point le courage de rompre le silence jusqu’au moment où elles arrivèrent devant l’hôtel de lady Singleton : alors elle rappela à mylady qu’elle avait formé le projet de changer d’habillement avant que Mariette pût les voir.

C’est égal, dit mylady, c’est égal ; Mariette me quittera comme toutes les autres : n’importe.

Elle retomba dans le silence après ce peu de mots ; mais, au bout de quelques momens, elle s’écria, avec un accent de douleur :