Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’avais pas, à plus forte raison, le temps de l’élever ; je pris donc une gouvernante, une certaine belle raisonneuse qui me fatigua pendant trois ou quatre ans de ses avis et de ses tracasseries, et que je fus obligée de congédier, parce qu’elle était devenue la maîtresse de mylord. Je mis alors ma fille dans une pension célèbre où elle doit, j’espère, être bien mieux élevée qu’elle n’aurait pu l’être chez ses chers parens. Je vous demande mille pardons, ma chère amie, de cette digression sur les nourrices, les enfans et les gouvernantes.

Le vide absolu dans mes affections de famille contribuait à me faire chercher des objets d’intérêt au dehors. Mistriss Henriette Freke était alors la femme à la mode, et je m’attachai à elle singulièrement. La première fois que je la vis, elle me parut laide ; mais elle avait beaucoup de physionomie, une expression singulièrement variée, des graces,