Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/93

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beaucoup d’esprit, et une certaine séduction qu’il est impossible de décrire. Je n’ai jamais connu personne qui eût plus d’assurance ; je ne me rappelle pas de l’avoir vue rougir. Sa conversation était d’une liberté extrême. Dans le commencement de notre liaison, elle m’embarrassait souvent ; car vous n’avez pas d’idée des choses qu’elle disait ; mais je fus tout étonnée de voir que ce ton-là plaisait beaucoup aux jeunes gens les plus à la mode. Je sentis qu’il fallait réformer mes manières et mon ton, si je ne voulais pas rester en arrière de cette aisance de société qui devenait indispensable pour être citée. Déjà certains articles insérés dans les papiers publics me plaçaient en seconde ligne.

« La vivacité aimable de lady Delacour, disait-on, commence à souffrir de la comparaison avec le trait, l’à-propos, le brillant de mistriss Henriette Freke. »

Je sentis qu’il fallait me coaliser avec