Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/334

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Eh bien, Vincent, serez-vous paresseux toute cette nuit ? Cette question lui rendit tous ses doutes ; mais n’ayant rien de certain à dire au lord Delacour, il résolut d’attendre une autre occasion pour éclairer son jugement.

Il était étonné que le pupille de M. Percival fût devenu joueur ; il oubliait que M. Vincent avait vécu jusqu’à dix-huit ans dans les Indes orientales, et que, lorsqu’il y avait été confié aux soins de M. Percival, son caractère et ses habitudes étaient déjà formés en grande partie. Il avait acquis le goût du jeu dans son enfance : son père s’amusait à le voir chaque jour lutter avec vivacité contre le hasard d’un dé avec ses nègres ou avec les fils de ses voisins. Il était loin de s’alarmer de ce penchant : tout occupé d’enrichir sa famille, il ne pensait pas comment ses trésors seraient dépensés, et il ne prévoyait pas que son fils pourrait, en peu d’heures, perdre ce qu’il avait employé tant d’an-