Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/335

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nées à amasser. M. Percival n’eut pas d’abord l’occasion de découvrir le faible de son pupille ; il s’apperçut seulement qu’il avait une confiance présomptueuse dans sa bonne fortune, ce qui conduit naturellement à l’amour du jeu. Aucun raisonnement ne fut épargné par M. Percival pour convaincre et toucher le jeune Vincent ; ses sentimens étaient toujours plus forts que sa raison ; il dédaignait la prudence, comme la vertu des esprits inférieurs. Le sentiment de l’honneur était seul son guide ; et, pour sa conduite comme homme et comme gentilhomme, il déclarait hautement qu’il suffisait de se livrer au sublime instinct d’une belle ame. Lorsque son tuteur doutait de l’infaillibilité, ou même de l’existence de cet instinct moral, il blessait son orgueil sans éclairer son jugement ; il lui faisait desirer l’occasion de s’exposer au danger, afin de prouver qu’il était supérieur à la tentation. Il était bien dif-