Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/345

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il perdit. Il resta pétrifié. Il n’entendait plus : il voyait remuer autour de lui sans distinguer personne.

On annonça le souper, et la salle était presque déserte, qu’il était toujours immobile, appuyé sur la table de creps. Il fut tiré de cet état en entendant mistriss Luttridge dire : — Ne venez-vous pas souper, M. Hervey ? — M. Vincent leva la tête, et vit Clarence assis vis-à-vis de lui. Son visage changea tout-à-coup : la colère vint se peindre dans ses yeux. Il ne prononça pas une syllabe, mais ses regards semblaient dire : — Quoi ! monsieur, vous êtes encore ici à m’épier pour jouir de ma ruine, sans doute, et pour en porter les premières nouvelles à Bélinde ? —

Ensuite, se frappant la tête avec violence, il passa devant Clarence sans vouloir l’écouter, et entra dans la salle à manger. Là, il s’assit entre mistriss Luttridge et sa nièce, déterminé à braver Clarence.