Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/58

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— et enfin, ceux qui ne s’instruisent ni d’après leur propre expérience, ni d’après celle d’autrui, — ceux-là sont les fous. — Cette dernière classe est la plus nombreuse. Je suis content, ajoutait Clarence, d’être de la seconde. Peut-être direz-vous que c’est parce que je ne peux pas être de la première. Et cependant, s’il était en mon pouvoir de changer, je ne le voudrais pas. N’allez pas m’accuser de vanité ; mais je pense que ceux qui sont sages d’après leur propre expérience sont plus capables d’obtenir le bonheur et plus sûrs d’acquérir la vertu ; car il est évident que les premiers ont besoin de voir courir aux autres les dangers auxquels nous nous exposons volontairement. C’est à nos dépens qu’ils s’instruisent ; mais leurs progrès sont moins prompts et moins directs que les nôtres. Il y a peut-être plus de prudence à voir de loin le combat ; mais je trouve que cette position est aussi peu desi-