Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/109

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fais fort d’enrayer toutes les roues sans jamais me pincer les doigts. Au bout de ce bâton, mes mains, j’imagine, se trouveront en sûreté. Et toi, ma sœur, tu n’auras pas besoin de t’occuper de m’apporter des pierres. Ce ne sera plus nécessaire, car cet instrument les remplacera avec avantage. Ah ! je voudrais bien être à demain pour appliquer mon invention à la première voiture qui montera la côte.

— Et moi, dit la petite fille, je souhaite qu’il en passe autant qu’aujourd’hui, et que nous puissions vous apporter une grande quantité de sous, bonne grand’maman.

— Et moi aussi, répondit la vieille, ma chère Annette ; car j’entends que toi et ton frère vous gardiez pour vous l’argent que vous recevrez demain. Vous achèterez du pain d’épice et de ces beaux raisins mûrs que vous avez vus l’autre jour à l’étalage du fruitier, en revenant de la ville. Je vous dis alors qu’il ne m’était pas possible de vous en acheter. Mais il est bon maintenant que vous goûtiez du raisin mûr et du pain d’épice.

— Est-ce que nous n’apporterons pas du pain d’épice à grand’maman, mon frère ? » murmura la petite Annette.

Le lendemain arriva, mais on n’entendit pas venir de voitures. Paul et sa sœur s’étaient pourtant levés à cinq heures, afin de ne pas manquer