Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/16

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Ils quittèrent la ferme, et vendirent leurs bestiaux et leur fourrage. Avec l’argent qu’ils ont retiré, ils ont monté une petite boutique dans le bourg. Ils ont l’estime de tous ceux qui les connaissent, et j’espère bien qu’ils réussiront. Le petit garçon leur est très-utile dans la boutique, et, quoi qu’il en dise, il gagne plus de douze sous par jour. Il a une belle écriture, et pour son âge il est très-prompt à dresser les comptes. Je crois qu’il fera son chemin, car il ne fréquente pas de mauvaise compagnie : je le connais depuis le temps où il n’était encore qu’un marmot, et je ne l’ai jamais entendu dire un mensonge.

— Vous me faites en vérité un charmant portrait de ce jeune garçon, et sa conduite de ce matin me porte à croire qu’il mérite vos éloges.

M Somerville résolut de prendre de plus amples informations sur cette pauvre famille, et de surveiller lui-même leur conduite, bien déterminé à leur venir en aide, s’ils se trouvaient tels qu’on les lui avait représentés.

Cependant le petit garçon, qui s’appelait Brian O’Neill, retourna porter le pigeon blanc à sa maîtresse.

« Tu lui as sauvé la vie, dit la femme à qui appartenait le pigeon, je t’en fais cadeau, mon enfant. »

Brian la remercia, et de ce jour il s’attacha de